Du foin pour nos vaches
Dimanche matin, ce n’est pas la foule dans la petite église du village.
Il pleut tout ce que les nuages ont pu garder en réserve ! Quelques éclaires, quelques grondements, le ciel est au plus sombre.
A 9 heures, monsieur l’abbé ne voit dans sa somptueuse église que Fernand. Et il décide de se recueillir devant le Saint-Sacrement et prie Dieu ainsi :
« Seigneur, vous qui arriviez à faire venir des foules à votre suite, pouvez-vous réveiller mes braves paroissiens ! Je n’ai qu’un seul paroissien pour la Sainte Messe, imaginez vous Seigneur, seul Fernand est là aujourd’hui ! »
Un quart d’heure plus tard, toujours et uniquement le brave Fernand qui égraine son chapelet.
L’abbé lui demande : « Alors Fernand, qu’est-ce qu’on fait ? ».
« Monsieur le curé, lui répond Fernand, s’il n’y a qu’une seule vache à l’étable, je lui donne quand même du foin ! »
« Bon bein je vais commencer la Messe, peut-être viendront-ils ! avec un peu de retard ! »
Et voilà monsieur le curé qui célère sa messe et se met à prêcher. A prêcher d’autant plus qu’il est tellement heureux de partager avec son paroissien ce qu’il a sur le cœur... que cela dure...
À la fin de la messe l’abbé va revoir le brave Fernand et lui dit : « Alors, ça va ? »
« Oui, mais moi, quand je n’ai qu’une seule vache, je ne lui donne pas tout le foin de l’étable. »